3 tendances SIRH pour 2025 avec Sylvain LETOURMY d’Oracle France

Le secteur du SIRH évolue rapidement, et SQORUS vous partage d’ailleurs régulièrement des tendances que nous identifions pour vous.

Notre cabinet a développé depuis plus de 30 ans une expertise sur ce sujet, ainsi que de solides relations avec des partenaires. Parmi eux, le plus historique est certainement Oracle avec qui nos équipes dédiées RH mènent notamment des projets d’intégration pour des clients grands groupes.

Dans ce cadre, je trouvais intéressant d’interviewer l’un de leurs experts transformation RH et SIRH d’Oracle France, en la personne de Sylvain LETOURMY, pour comprendre ce qu’il perçoit comme tendances SIRH structurantes pour les 12 prochains mois.

Cet article vous propose donc de les découvrir, sur fond d’intelligence artificielle, de personnalisation de l’expérience collaborateur, et de transformation durable.

L’accélération de l’intelligence artificielle pour les Ressources Humaines

Vous n’avez pas pu passer au travers de la vague IA qui nous emporte depuis 2023, et nous avons déjà pu voir que les opportunités pour les RH étaient multiples.

Sylvain LETOURMY nous explique ci-après comment cette dernière est intégrée dans le SIRH Oracle HCM.

L’intelligence artificielle prédictive

Cette dernière est utilisée notamment dans la gestion des compétences avec “Oracle Dynamic Skills”.

Via du Machine Learning, Oracle a ainsi recensé des millions de documents publics (cv, référentiels métiers) qui ont été triés par langues, référencés, soit plus de 130 000 compétences et 16 000 emplois, afin de créer une sorte de référentiel universel.

Les fonctionnalités comme Oracle Dynamic Skills représentent une évolution notable dans la gestion des talents, utilisant un moteur d’apprentissage profond et sophistiqué pour découvrir, gérer et cultiver les compétences essentielles à une chaîne d’approvisionnement de talents robuste, en s’axant sur trois aspects essentiels : comprendre les compétences des employés, connecter les individus aux compétences pertinentes et soutenir le développement de carrière.

L’intelligence artificielle générative

Sur ce sujet, Oracle collabore avec Cohere, une plateforme d’IA de pointe à destination des entreprises. Cohere est un partenaire mais aussi un client, puisque les fonctionnalités de Cohere sont construites sur Oracle Cloud Infrastructure (OCI). Cela permet à Oracle de proposer cette nouveauté dans ses produits sans appliquer de surcoût pour ses 4 000 clients HCM, et de garantir un haut niveau de sécurité puisque les données ne sortent pas de l’environnement Cloud Oracle.

Quel intérêt d’utiliser l’IA générative ? Tout d’abord dans sa construction, l’IA générative analyse des corpus de documents et en déduit par exemple les mots les plus fréquemment utilisés ensemble, pour ensuite construire des contenus cohérents. Le problème de la langue ne se pose donc pas ici de la même façon qu’avec l’IA prédictive.

De plus, les données utilisées ne sont jamais celles des clients, mais des données externes, garantissant ainsi la confidentialité.

Les gains estimés de l’IA générative sont à 60 % dans le périmètre de l’expérience employé / personnalisation , 30 % dans l’automatisation des tâches / la productivité, 10 % dans l’aide à la prise de décision.

Mais voici quelques exemples pour mieux comprendre son potentiel :

• a) Gestion de la performance et fixation des objectifs : Sur la base du titre d’un objectif, l’IA générative produit le descriptif de l’objectif dans un format SMART (Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste, Temporel), ce qui demande habituellement un effort important pour écrire les 5 critères – cela permet l’adoption plus simple de ce type de méthodologie, et évite les fuites de données de collaborateurs qui utiliseraient par exemple un ChatGPT public.

• b) Entretiens annuels : l’IA générative suggère une synthèse des entretiens annuels sur la base des éléments fournis à chaque étape, selon les feedbacks exprimés, les points de mi-année… Il faut néanmoins garder l’IA générative ne pourra pas proposer de synthèse en l’absence de ces données préalables.

• c) Sondage des collaborateurs : en saisissant un thème de sondage pour son équipe, le manager se voit proposer une trame complète de questions et de suggestions de réponses pour le cas des choix multiples. Le manager peut modifier les contenus et soumettre le sondage à sa direction en quelques clics.

• d) Business intelligence : dans les outils de BI, l’IA générative ajoute une capacité à analyser les informations en texte libre et à les restituer en nuages de mots, avec des couleurs précisant les tonalités positives ou négatives des textes analysés. Cela permet des analyses en instantané, en multilingue, de même que des focus spécifiques (sur une population ou en croisant avec d’autres informations RH, ou organisationnelles).

Nous pouvons préciser que les clients SQORUS que nous accompagnons dans des aides au choix SIRH ont désormais tous la volonté d’intégrer des critères liés à l’IA générative dans leurs cahiers des charges.

La place plus centrale de l’employé dans le SIRH

Historiquement, les outils SIRH ont été pensés pour répondre en priorité aux contraintes réglementaires et administratives, principalement pour des utilisateurs RH.

Mais depuis quelques années, nous constatons l’intérêt grandissant des organisations pour collecter des données plus individuelles et ainsi offrir des parcours personnels à chaque collaborateur. Ainsi les outils s’adressent de plus en plus aux managers et collaborateurs les plus à mêmes de fournir ces informations.

La question se pose donc de notre capacité à capter l’attention de ces derniers, de créer de l’engagement, et de s’assurer que l’interaction avec le SIRH apporte de la valeur ajoutée, par le biais d’une expérience sans couture.

Les suites intégrées permettent notamment d’aligner plus facilement les démarches RH, et plus récemment, de lier les actions non pas à des processus, mais à des événements de la vie du collaborateur.

Un bon exemple est “Journeys” au sein d’Oracle HCM Cloud. Il s’agit d’un modèle de navigation qui se déclenche selon ce qui arrive dans la vie du collaborateur. On oublie ici la notion de modules, on s’adapte selon le contexte. On sort alors d’un outil transactionnel pour rentrer dans un outil événementiel, ce qui permet d’apporter plus de contexte et donc plus de sens pour le collaborateur.

L’outil s’adapte aussi à la navigation personnelle du collaborateur : contenus suggérés (basés sur Dynamic Skills cité plus haut), raccourcis suggérés selon les habitudes ou l’entité, rappel de notes de frais quand le reste de notre équipe a fait les siennes, etc…

Mais nous pouvons citer d’autres éléments allant dans le sens d’une amélioration notable de l’expérience employé dans les SIRH :

• L’expérience mobile-first du SIRH avec par exemple la nouvelle version Redwood de Oracle HCM Cloud focalisée sur la performance et le confort de navigation.

• L’inspiration par les RH des bonnes pratiques observées dans le domaine de l’expérience client, à titre d’exemple, un module de mailing dans le SIRH permettant de cibler des personnes, de faire un sondage, de les faire voter, le but ici étant de contacter qui doit l’être, de manière personnalisée, et d’éviter le spam dont se plaignent parfois les salarié.

• Le support RH est facilité par une amélioration de la productivité via l’outil SIRH (HR Helpdesk).

A noter : la transformation de l’expérience collaborateur qui s’inspire de celle de l’expérience client est un sujet que nous traitons régulièrement chez SQORUS.

Le rôle essentiel de l’outil SIRH dans les démarches ESG

Après des années de course à la transformation digitale, la transformation durable fait désormais partie des priorités de nombreuses organisations. En France, on parle de RSE, mais plus globalement, nous utiliserons la dénomination ESG pour Environnement, Social et Gouvernance.

Le S de Social est en lien direct avec les Ressources Humaines, et plus de 20 indicateurs nécessaires pour les audits requis et pour la mise en conformité vont venir du SIRH, qui permettra de fournir régulièrement des données structurées, jusqu’à une maille très fine (allant jusqu’à l’individu).

Applicable progressivement depuis le 1er janvier 2024, la directive européenne Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) fixe ainsi de nouvelles normes et obligations de reporting extra-financier. Elle concerne les grandes entreprises et les PME cotées en bourse.

Cette directive est très qualitative pour les RH, car elle amène des indicateurs dont on doit s’inspirer pour prendre des actions correctives. Il est impératif de conserver ce point comme une obligation, mais il est aussi intéressant de l’avoir dans l’outil RH pour les prises de décisions, qui seront basées sur de la donnée vive, et pas uniquement sur un relevé annuel des compteurs.

Mais cela ne suffit bien sûr pas. Les entreprises, les éditeurs, doivent faire leur part du travail. Oracle de son côté alimente 100 % de ses data centers européens en énergie renouvelable en Europe, et bientôt dans le monde en 2025.

Oracle adopte par ailleurs des approches originales et durables pour ses datacenters. A Marseille, par exemple, ils utilisent un système de “river cooling”, qui consiste à utiliser de l’eau fraîche située dans les anciennes mines de Gardanne, au nord de Marseille, inutilisée depuis 2003, pour refroidir leur serveurs. Cette méthode permet d’éviter la climatisation 99.9 % du temps et génère des économies d’énergie 30 fois supérieures à un système de refroidissement classique. Un moyen efficace qui fait de cette infrastructure l’une des plus économes de France.

A noter que SQORUS s’inscrit aussi bien sûr dans cette démarche ESG, via sa stratégie RSE, sa Raison d’Etre, mais aussi via les missions que nous menons autour des actions RH & RSE, de Green IT, ou de Finance Durable.

Conclusion sur les tendances SIRH 2025

Ainsi, au-delà des enjeux traditionnels du SIRH (qualité de donnée, amélioration de la performance, gain de temps pour les RH, contrôle des coûts…) de nouveaux chantiers sont à mener. Ces derniers ont un impact sur notre environnement, sur l’engagement et la rétention des collaborateurs, et sur l’alignement des organisations avec les nouveaux sauts technologiques tels que l’intelligence artificielle, qu’elle soit générative ou pas.

Le Cabinet SQORUS accompagne déjà ses clients sur ces enjeux. Si vous voulez en savoir plus, nous vous invitons à nous contacter.