D’après la seconde édition du « Baromètre open-source » de la RSE publié en 2022, le COMEX des entreprises interrogées est moteur ou favorable à la RSE dans 89 % des cas. Cette enquête, co-initiée par 14 acteurs clés de la RSE dont « Vendredi » ou « 1 % for the Planet », se base sur un échantillon de 790 entreprises allant de la TPE à la multinationale. Elle touche donc plutôt un échantillon d’entreprises engagées et on peut relativiser légèrement à la baisse ce chiffre pour les entreprises de façon plus générale. Cependant, cela nous permet de poser un constat : la RSE commence réellement à émerger comme un sujet stratégique et non plus seulement comme objet de communication. Alors, comment la RSE peut-elle contribuer à la performance globale pour l’entreprise ? En quoi peut-elle être un levier d’opportunités business et d’innovations ?
Connecter la stratégie RSE avec le cœur de métier
Aujourd’hui, la RSE n’est pas toujours en lien avec le cœur de métier de certaines entreprises. Contraints par la réglementation accrue sur le sujet, certains groupes ont parfois mis en place des politiques RSE sur les différents volets sociaux et environnementaux, mais plutôt avec une approche « compensatrice de l’impact négatif » de leur métier. Ces actions sociétales ne remettent pas en question les prises de décisions business, comme le choix de leurs investissements ou la composition de leurs produits.
Pour avoir un réel impact stratégique, la RSE doit « avoir un impact positif » c’est-à-dire qu’elle doit amener l’entreprise à apporter des bénéfices à ses parties prenantes directement via son activité opérationnelle centrale. La RSE sera ainsi en adéquation avec le business model de l’entreprise.
Pour mettre en place cette cohérence, il est nécessaire de commencer par la définition d’une Raison D’être intégrant une mission d’entreprise plus large qu’économiquement : qu’est-ce qui fait qu’un corpus d’individus travaillent ensemble dans la durée et pour quelle contribution ? Les activités de l’entreprise peuvent être amenées à évoluer dans le temps. La raison pour laquelle les êtres humains au sein et autour de l’entreprise travaillent ensemble, non. Les parties prenantes travaillent conjointement pour un impact commun sur les autres et sur la planète. La définition de la Raison D’être est donc la première brique à poser pour positionner la RSE comme un sujet stratégique.
Détecter de nouvelles opportunités business grâce aux parties prenantes
Un objectif clé de la RSE est de passer d’une logique de travail avec les shareholders (les actionnaires) à une logique de travail avec les stakeholders (c’est-à-dire l’ensemble de ses parties prenantes). Identifier ses parties prenantes internes & externes et amorcer un dialogue efficace avec elles, permet de mieux comprendre les besoins de l’écosystème de l’entreprise. Cela ouvre donc un champ des possibles en termes d’opportunités business / d’innovations que nous n’aurions peut-être pas vues si nous étions restés concentrés sur nos propres intérêts ou ceux de nos actionnaires.
L’open innovation qui consiste en l’ouverture de l’entreprise sur une diversité d’autres acteurs extérieurs dans son écosystème (chercheurs/laboratoires de recherche, startups partenaires, clients, fournisseurs, étudiants, universités, collectivités locales, ONG, etc.) ou internes (ensembles des salariés quels que soient leurs services) peut ainsi prendre tout son sens lorsqu’une démarche RSE est en place.
Pour identifier des opportunités business, l’entreprise peut chercher à répondre aux besoins de son écosystème (clients, les collaborateurs, la planète…) avec ses parties prenantes élargies grâce à la RSE. Les problématiques rencontrées par notre écosystème constituent des contraintes intéressantes qui alimenteront le cadre de réflexion d’ateliers d’innovation. Cela pourra permettre d’identifier de nouveaux business models plus responsables et positifs à tester (exemples : abonnement location, seconde main, durabilité et réparabilité…). À terme, cela pourrait même faire évoluer des activités opérationnelles qui avaient un impact négatif (ex : pollution via la génération de déchets…) et ainsi assurer la pérennité et la résilience des entreprises.
Mettre en place une mesure de la performance globale : financière et extra-financière
Aujourd’hui, l’exercice du reporting extra-financier, aussi appelé reporting ESG/RSE ou DPEF (déclaration de performance extra-financière des entreprises), ne concerne que les sociétés :
- de 500 collaborateurs et plus;
- cotées ayant un bilan total de 20 millions d’euros ou un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros net;
- non cotées dont le montant total du bilan ou du chiffre d’affaires doit représenter 100 millions d’euros avec 500 salariés.
Par ailleurs, ce reporting peut prendre une forme assez libre aujourd’hui (ex : structuré par enjeux, par risques, mention d’une stratégie RSE ou non…).
La réglementation européenne en pleine évolution sur le sujet vient chambouler ces principes. La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) imposera non seulement un reporting extra-financier pour un public plus large, mais aussi un format plus strict à respecter avec des standards. La CSRD sera applicable dès 2024 et dès 2025 pour les nouvelles entreprises concernées. Les actionnaires pourront consulter ces standards RSE au même titre que les standards financiers. Ainsi, selon la 11e édition de l’étude “Priorités 2023 des Directions Financières” de PwC et la DFCG, 73 % des DAFs prévoient de faire évoluer leur modèle de pilotage pour intégrer les dimensions RSE dans les 3 ans. Cette nouvelle réglementation vient donc démontrer que la performance de l’entreprise ne se résume plus à la simple performance économique. Elle doit être considérée dans sa globalité en incluant les principes de la RSE.
Il est donc important de mettre en place dès aujourd’hui, une vision stratégique de l’entreprise incluant la RSE, qui pourra être accompagnée d’indicateurs de suivi (KPIs) mais aussi d’embarquer les directeurs financiers sur le sujet. Un autre point important sera de s’équiper d’une centralisation des données de l’entreprise nécessaires pour la performance globale qui peuvent venir de différents services et systèmes d’information (RH, Finance, Achats, Qualité…).
Conclusion sur la RSE comme un levier de performance globale et d’innovations
À l’heure actuelle, la RSE n’est plus considérée comme un simple objet de communication, mais comme un levier de performance et d’innovation pour les entreprises. Elle peut contribuer à la performance globale en l’associant au cœur de métier de l’entreprise et en détectant de nouvelles opportunités business grâce aux parties prenantes.
En adoptant des pratiques durables et éthiques, les entreprises peuvent renforcer leur image de marque, attirer et retenir des talents, et satisfaire les exigences des consommateurs. La RSE peut donc être un véritable atout pour les entreprises qui souhaitent maximiser leur performance globale. Pour ce faire, la stratégie RSE, une fois définie, devra se décliner dans les différentes directions métiers afin d’avoir une application concrète.
Chez SQORUS, nous avons mis en place des actions RSE depuis plusieurs années et nous les améliorons au quotidien. Nous accompagnons aussi nos clients sur des prestations de conseil RSE. Si vous avez des questions ou besoins, vous pouvez nous contacter pour discuter avec nos experts.
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